« Ce 47ème colloque annuel de la SFDI organisé par le Centre universitaire rouennais d’études juridiques (CUREJ) fut l’occasion de se pencher sur un sujet technique (austère, diront certains), novateur et pleinement ancré dans l’actualité : Internet et le droit international. La doctrine francophone, encore trop discrète sur ce thème, se devait de s’exprimer notamment pour présenter un contrepoids, s’il en fallait un, à la doctrine anglo-saxonne beaucoup plus prolixe dans ce domaine.

Il s’agissait d’organiser le premier colloque français sur le sujet et l’ambition était grande pour une thématique aussi vaste. Tout n’a pu être traité mais de nombreux aspects ont été abordés. L’ambition était d’adopter une vision transversale et généraliste du sujet afin d’appréhender Internet dans sa globalité sans tomber dans un traitement trop strictement technique. Internet a constitué le prisme par lequel plusieurs questions classiques du droit international ont été revisitées. Ce colloque, comme cet ouvrage, ne s’adressent donc pas seulement aux passionnés de l’informatique, bien au contraire, ils visent avant tout les juristes souhaitant réfléchir sur le droit international.

En aucun cas le droit international n’est figé. D’autant plus s’agissant d’Internet, il apparaît en mutation, pour ne pas dire en gestation. Si Internet est assurément un objet d’étude, il est tout autant devenu un objet du droit international. La question est davantage de savoir comment le droit international l’a jusqu’à présent appréhendé. Chaque intervenant a eu à s’interroger sur la pertinence des règles existantes du droit international pour réglementer Internet, amenant finalement à réfléchir à l’influence d’Internet sur l’évolution du droit international.

Plusieurs thèmes ont ensuite été privilégiés afin de caractériser la relation existant entre Internet et le droit international. La prédominance des entités privées dans la construction et la régulation d’Internet a nécessairement posé la question de la place de l’Etat face à cet objet et de la reconfiguration possible de ses relations avec les sujets internes. Ces figures du droit international que sont l’Etat et les sujets internes, notamment les individus, ont permis de réfléchir à des problématiques situées aux fondements du droit international : la compétence de l’Etat ou encore la protection des libertés fondamentales. Mais au-delà de ces questionnements théoriques classiques, Internet contribue à enrichir la réflexion sur des problématiques plus contemporaines telles que la question de la gouvernance.

Enfin, quelques thématiques spécifiques ont été traitées dans le cadre des ateliers, reflétant des questions propres au domaine cybernétique, même si les phénomènes qu’elles traitent ne sont en rien nouveaux. Ainsi, la « cyberguerre », la « cybercriminalité » ou « Internet et le commerce international » ont été l’occasion de s’interroger sur la façon dont cette technologie avait, si ce n’est bouleversé, du moins obligé le droit international à se repenser voire à s’adapter. »

 

Mai 2014 – 498 pages
Ean – Isbn13 : 978-2-233-00720-9 ;
prix : 60 €
Editions A.Pedone